Installé une première fois à Ambert (Puy-de-Dôme) avec sa famille en 1915, Alexandre VIALATTE rencontre en 1916 les frèr...
Installé une première fois à Ambert (Puy-de-Dôme) avec sa famille en 1915, Alexandre VIALATTE rencontre en 1916 les frères Paul et Henri Pourrat, auxquels le liera une longue amitié, surtout avec le dernier. Cette amitié, ponctuée de nombreuses randonnées pédestres dans les monts du Livradois et du Forez, et d'une abondante correspondance, sera un peu de nature « filiale ». Germanophone, il est de 1922 à 1928 secrétaire de rédaction de La Revue Rhénane en Allemagne, dans la zone occupée par les forces françaises. C'est à cette occasion qu'il fait la rencontre de l'œuvre de Kafka. Immédiatement passionné, c'est lui qui introduira Kafka en France et le traduira. Les traductions de Vialatte sont depuis contestées par des spécialistes, mais leur qualité littéraire retient encore de nombreux amateurs. Entre Vialatte et Kafka le long compagnonnage a donné des fruits qui ont germé jusque chez Desproges. En 1938, Vialatte est professeur de français au lycée franco-égyptien d'Héliopolis, près du Caire. Il s'engage en 1939 et est fait prisonnier en Alsace en juin 1940, ce qui provoque en lui un effondrement psychologique qui le conduit à l'hôpital psychiatrique de Saint-Ylie, près de Dole. Après avoir tenté de s'y suicider, il en sort en 1941. Cette expérience est relatée dans "Le Fidèle Berger", roman du soldat qui sombre dans la folie à force de marcher et sera sauvé en pensant à la femme aimée. En 1948, il retourne à Ambert, puis s'installe à Paris (en face de la prison de la Santé). À côté de quelques romans salués par la critique (Les fruits du Congo), dont beaucoup sont posthumes, Vialatte excelle surtout dans les formes courtes de l'article, de la chronique, de l'almanach (la NRF, Spectacle du monde, Elle, Marie-Claire). Il écrit, de 1952 jusqu'à sa mort en 1971, les 898 Chroniques publiées (sauf 10) dans le journal quotidien auvergnat La Montagne.