Georges Courteline, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux, était le fils de Jules Moinaux (1815-1896), humoriste...
Georges Courteline, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux, était le fils de Jules Moinaux (1815-1896), humoriste, journaliste, chroniqueur, écrivain et librettiste. Après avoir effectué son service militaire, il devient fonctionnaire au ministère des Cultes. Il passe quatorze ans dans la fonction publique, ayant tout loisir d’observer ses collègues, avant que le succès de ses œuvres lui permette de se consacrer exclusivement à l’écriture. Ces premières expériences lui ont fourni ses principales sources d’inspiration littéraire. Dans ses premières pièces, il s’amuse à tourner en dérision l’armée. D'autres s’attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. Boubouroche (1893), sa célèbre nouvelle qu’André Antoine lui demande d’adapter pour son Théâtre-Libre, prend pour cible la petite bourgeoisie. Les œuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont des croquis pertinents de différents milieux, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. Dans son œuvre, servi par un style admirable, Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Pour sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues dont il a fait un des ressorts essentiels de son comique. Représentants d’une classe sociale déterminée – le magistrat, le sous-officier – ou types d’individu – la bourgeoise, l’avare –, ses personnages sont tous d’une médiocrité rare et remarquable. Ils apparaissent dans des intrigues inspirées du quotidien, mais d’où surgit l’absurde. Auteur apprécié en son temps pour sa verve satirique propre à dépeindre les travers de la petite bourgeoisie, Courteline est décoré de la Légion d’honneur en 1899 et élu à l’académie Goncourt en 1926.