Auteur Ivoirienne, Véronique Tadjo emprunte très tôt le chemin inverse de beaucoup d’Africains. Née à Paris, elle retour...
Auteur Ivoirienne, Véronique Tadjo emprunte très tôt le chemin inverse de beaucoup d’Africains. Née à Paris, elle retourne pendant son enfance en Côte d’Ivoire avec ses parents. Après des études à Abidjan, elle termine néanmoins une thèse en Civilisation Africaine Américaine porté sur le processus d’acculturation des Noirs à travers l’esclavage à la Sorbonne à Paris. Si elle se destine en premier lieu à l’enseignement, à Korhogo, puis au département d’Anglais de l’Université Nationale de Côte d’Ivoire, elle arrive rapidement à l’écriture. Engagée dans le processus d’émergence le la littérature africaine, elle publie plusieurs romans et recueils de poèmes en s’inspirant de l’histoire familiale (Loin de mon père), l’histoire nationale (Reine Pokou) et l’une des tragédies africaines les plus cruelles de notre temps que fut le génocide des Tutsi au Rwanda (L’ombre d’Imana). Elle choisit aussi d’animer de nombreux ateliers d’écriture dans de nombreux pays d’Afrique, du Nigeria à la Côte d’Ivoire, mais aussi aux États-Unis, en Grande Bretagne et au Mexique. Loin de se satisfaire de sa carrière de romancière, elle se lance dans les années 1990 dans l’écriture d’albums pour enfants. Peintre, elle illustre elle même ses pages, et n’hésite pas à traiter de thèmes difficiles, comme l’Apartheid en Afrique du Sud, dans Mandela, non à l’apartheid ! Son album Mamy Wata et le Monstre, qui s’inspire des traditions animistes de l’Afrique de l’Ouest reçoit en 1993 le Prix UNICEF à la Biennale des Arts et Lettres de Dakar, et une “Mention d´honneur” en 1994 pour “Noma Award for publishing in Africa”. Aujourd’hui installée à Johannesburg, où elle dirige le département de français à l’université du Witwatersrand, elle est l’un des auteurs africains les plus reconnus, à la fois en littérature : son roman Reine Pokou, traduit en plusieurs langues, reçoit en 2005 le Grand Prix d’Afrique Noire.