Marayat Bibidh est une thaïlandaise de la haute société siamoise, fille de diplomate et francophone. Dans les années cin...
Marayat Bibidh est une thaïlandaise de la haute société siamoise, fille de diplomate et francophone. Dans les années cinquante-soixante, elle épouse en 1956 un diplomate français, Louis-Jacques Rollet-Andriane, fonctionnaire des Nations Unies pour l'OTASE (Organisation du Traité pour l'Asie du Sud-Est). En 1966, sous le nom de Marayat Andriane, elle joue le rôle de Maily, aux côtés de Steve McQueen, dans La Canonnière du Yang-Tse (The Sand Pebbles) de Robert Wise. Mais c'est surtout comme écrivain qu'elle devient célèbre, en publiant chez Éric Losfeld, sous pseudonyme, son roman Emmanuelle (1959) qui sera aussitôt interdit de publicité. Cela n'empêche pas le roman d'obtenir un succès planétaire et de faire l'objet d'un grand nombre d'adaptations au cinéma et à la télévision : le roman, constamment réédité jusqu'à nos jours, s'est actuellement vendu à 800 000 exemplaires en langue française et est traduit en anglais, espagnol, allemand, italien et polonais. Le film du même nom, réalisé par Just Jaeckin, tourné en partie en Thaïlande, a été vu au cinéma par 8,7 millions de spectateurs en France et 150 millions dans le monde. La Thaïlande n'est guère qu'un décor mais le roman et le film consacre Bangkok comme la ville la plus excitante et la plus libre de la planète et l'écho dans la presse et dans l'imaginaire collectif en est encore présent. Selon certains témoignages, le véritable auteur des romans signés Emmanuelle Arsan aurait été non pas Marayat Rollet-Andriane, mais son époux. Une autre hypothèse serait celle d'un roman rédigé à quatre mains par les deux époux. Emmanuelle Arsan a également signé le scénario d'un film, Laure, sorti en 1976. Elle y tient aussi un rôle secondaire, et la réalisation (non signée) lui a été attribuée. Décédé en 2009, Louis-Jacques Rollet-Andriane est revenu, en poèmes, sur sa vie avec Marayat et sur l’œuvre d'Emmanuelle Arsan dans le recueil Le Livre des cendres d'Emmanuelle, publié à titre posthume en mai 2017 par Les Cahiers de l'Égaré et les éditions Le Sélénite.