L’écriture coule dans les veines d’Émeline Reverdiau depuis qu’elle est enfant. Mais, comme un arbre privé de sa sève, s...
L’écriture coule dans les veines d’Émeline Reverdiau depuis qu’elle est enfant. Mais, comme un arbre privé de sa sève, ses mots étaient déchirés, par une mère pour qui noircir des feuilles de papier ne représentait que du temps gaspillé. Il lui aura fallu dépasser une épreuve dans sa vie pour exhumer son besoin viscéral d’écrire. À quarante-quatre ans, Émeline Reverdiau vient de donner naissance à Mirages, son premier roman. On y suit l’aventure de Léa. Journaliste pour un blog de voyages en perdition, elle se rend dans le désert marocain pour y effectuer un trek dont elle espère revenir avec un article suffisamment saisissant afin de sauver le blog. Elle rentrera de ce séjour bien plus enrichie. Pourvue d’un style plaisant, Émeline Reverdiau nous entraîne dans un voyage émaillé de péripéties, qui explore l’authenticité humaine et l’hypersensibilité. « C’est un sujet qui me tient à cœur et qui m’a longtemps questionnée. Mes recherches personnelles m’ont amenée à découvrir la mienne », dit-elle. À travers plusieurs autres personnages aux personnalités distinctes, l’autrice dépouille les illusions et les faux-semblants pour révéler la nature profonde de chacun. À la manière d’Agatha Christie et son roman Ils étaient dix, les masques tombent un à un. Ce récit, qui s’inspire d’un voyage qu’Émeline Reverdiau a effectué au Maroc, est aussi une ode à la puissance du désert et à sa beauté sans fard, parfois exigeante pour les hommes. De la grandeur d’une nuit étoilée à l’émerveillement d’une palmeraie en passant par les caravanes de chameaux, le désert sert ici de point d’ancrage pour révéler les multiples émotions qui traversent nos vies, tel un fleuve aux eaux toujours mouvantes. Un roman à l’esprit initiatique qui fait écho à la propre exploration de l’autrice, pour qui ce récit constitue « une recherche littéraire et un désir d’accomplissement ».